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Adam et Ève - Allemagne du Sud - RÉSERVÉ
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Rare et très jolie réalisation illustrant le thème de la Chute au moment où Adam va accepter le fruit qu'Ève lui tend.

L’œuvre est sculptée sur tilleul et témoigne de l'élégance de la riche production iconographique de l'Allemagne du sud au XVI° siècle.


Au centre de la composition l'arbre de la connaissance du bien et du mal aux multiples ramures et autour duquel est enroulé le serpent symbole de la tentation.


Représentés de part et d'autre du tronc de l'arbre, Adam et Ève dissimulent leur nudité derrière un tressage de feuilles de figues finement ciselées.


Ève est coiffée d'une chevelure ondoyante aux longues mèches recouvrant pudiquement sa poitrine. Elle tient dans une main le fruit défendu pour le proposer à Adam qui lève sa main droite en signe d'hésitation ou d'appréhension.


Cette composition prend appui sur une terrasse postérieure, sans doute réalisée au XIX° siècle et composée d'une plaque en marbre noir insérée dans un joli socle entièrement sculpté sur les quatre faces.


On remarquera la qualité et la finesse d’exécution de l'ensemble : détails de l'arbre et du feuillage recouvrant les corps des deux personnages, posture à contrapposto d'Adam, attitude toute en douceur d'Ève dont la jambe droite en avant semble esquisser un pas de danse.




 

Dimensions : H. 58 cm x L. 34 cm x P. 14 cm

 

Allemagne du Sud

Tilleul

Époque XVI°


 

Notre clin d’œil 

Le thème de la Chute est chargé de symbolisme. Les constructions mentales élaborées par Philon (1° siècle après J.-C) et reprises par les théologiens du Moyen Âge voient dans Adam le ''Nous'' grec (l'esprit), et en Ève ''l'Aisthesis'' (domaine des sens). La faute survient lorsque Adam (l'esprit) obéit à Ève (la force des sens).

La position dressée donnée au serpent est sans doute chargée de rappeler que cet animal n'a été condamné à ramper sur le sol qu'après son méfait.

La Renaissance, puis les XVII° et XVIII° siècles ont été marqués par l'oubli ou le rejet des valeurs symboliques. S'affirme alors une humanisation du motif ; on s'intéresse surtout aux aspects psychologiques du débat entre l'homme et la femme, et l'on voit percer alors çà et là une curiosité plus ou moins maligne pour l'interprétation érotique de cette scène.

(Réf : La bible et les Saints – Guide iconographique – G. Duchet-Suchaux et M. Pastoureau aux Ed Flammarion)