Ce très beau groupe statuaire en chêne datant du XVI° siècle représente Sainte Anne, la Vierge Marie et l'Enfant Jésus. Ce thème iconographique chrétien, rassemblant les trois générations, la grand-mère, la mère et l'Enfant Jésus, était très populaire en Occident.

Sainte Anne et Marie sont représentées assises sur un trône, l'enfant Jésus se tenant debout entre elles. Toutes deux sont vêtues d'une longue robe retombant en larges plis cassés sur le devant.

Sainte Anne, coiffée du voile et de la guimpe, présente un visage doux ce qui est assez rare car le plus souvent l'accent est mis sur l'âge de la Sainte qui offre un visage marqué par le temps.

Cette expression de douceur est confortée par le regard bienveillant qu'elle porte sur l'Enfant.

Marie présente également un très joli visage entouré d'une longue chevelure aux mèches souples et ondoyantes.

L'enfant Jésus est représenté nu, tout potelé semblant vouloir s'échapper des bras de Sainte Anne pour saisir la pomme que Marie présente du bout de ses doigts fins.

Le sculpteur nous convie ici à un moment intime tout en douceur entre une grand-mère, une mère et son enfant.

Dimensions : H. 47 cm x L. 34 cm x P. 16 cm

Nord de la France

Chêne

Époque XVI°

Manques aux mains et aux pieds de l'enfant

Symbolique de la pomme 

Dans la Tradition chrétienne, la pomme est le fruit défendu du paradis terrestre, qu'Ève, tentée par le diable, cueille et donne à manger à Adam : la pomme est ainsi devenue le symbole de la chute de l'homme. En fait les Écritures ne précisent pas à quelle espèce appartient le fruit défendu : comme le mot latin malum désigne aussi bien le mal que la pomme, on a supposé que l'arbre de la connaissance du bien et du mal était un pommier.
Contrairement à Ève qui mange la pomme, fruit défendu, la Vierge présente ce fruit au Verbe de Dieu, qui s'est incarné pour réparer la chute d'Adam. Plusieurs statues représentent la Vierge Marie ou l'Enfant Jésus tenant une pomme. Celle-ci n'est plus un symbole de la chute originelle mais de la Rédemption. De même qu'Ève avait présenté le fruit défendu à Adam, l'entraînant dans sa chute ainsi que toute l'humanité, Marie, nouvelle Ève, présente à son Fils, le Nouvel Adam, le fruit de l'Arbre de Vie, instrument de notre rachat.

Réf texte : Abbaye saint Joseph de Clairval