Beau plat en étain dit "à la Cardinal" présentant des armoiries gravées sur l'aile.

On remarquera au revers de l'aile un poinçonnage Laurant Morant (pour Laurent Morant Maître à Lyon en 1700) référencé dans le Tardy page 44.

Au dos de la pièce l'artisan a effectué un travail d'écrouissage au marteau : travail grâce auquel on donne aux objets comme les plats ''à la Cardinal'' une solidité plus grande par un martelage régulier.

Ces artisans spécialisés s'appellent les vaisseliers planeurs : on les trouve en grand nombre en France.

Diamètre : 30,5 cm

France – Lyon

Circa 1700

Le plat ''à la cardinal'' est ainsi nommé car il rappelle la forme d'un chapeau de cardinal renversé.

Souvent utilisés comme plats d'apparat pour présenter les mets, ces grand plats sont en usage du début du XVI° siècle à la fin du XVIII° siècle.

Vaisseliers et potiers d'étain portent leurs marques sur l'aile large des plats ''cardinal'', faciles à travailler, et l'empreinte du poinçon y est profonde et nette : ainsi les marques peu lisibles peuvent nous faire soupçonner une pièce falsifiée.

Les armoiries des propriétaires qui sont gravées sur les pièces fabriquées au XVII° siècle renvoient souvent à des possesseurs venant de classes sociales aisées.

Au temps des plat ''à la cardinal'', les assiettes d'étain sont rares dans la vie quotidienne des couches populaires où la vaisselle en bois domine. Aussi la bourgeoisie aisée attache de l'importance à pouvoir manger dans des assiettes d'étain, et les personnes en voyage officiel prennent très mal de ne pas être servies dans de la vaisselle d'étain, plus raffinée, conformément à leur rang.